L’Atlantide : mythe ou réalité ?
La crédibilité du récit de Platon
L’Atlantide soulève, aujourd’hui encore, de nombreuses questions. Ce mois-ci, nous vous proposons de lire un extrait du livre L’Atlantide : mythe ou réalité, publié par la Diffusion Rosicrucienne. Michel Armengaud, certifié en études biblique et théologique, a mené une véritable enquête qui apporte, à la lueur des connaissances de la Tradition mais aussi de la science, des informations permettant à chacun de se forger sa propre opinion sur cette civilisation fascinante.
Dans le Timée, dès le début du récit, Critias précise que cette histoire est singulière mais absolument vraie (alhyouv). Socrate conclut en disant qu’il ne s’agit pas d’une légende mais d’une histoire vraie (alhyinon). Nous voyons combien Platon insiste sur la véracité du récit. C’est à la véracité du thème principal que nous nous attacherons.
Une telle civilisation a-t-elle pu exister il y a 12 000 ans ? Plus d’un million d’années se sont écoulées depuis la fabrication par l’Homo habilis des premiers outils. Entre le moment où l’homme maîtrise le feu, il y a 400 000 ans, et le Néolithique, la civilisation évolue très peu. Puis en 6 000 ans, nous passons du Néolithique à la technologie moderne. Autrement dit, pendant 400 000 ans, il peut y avoir plus de soixante périodes suffisantes pour passer de l’âge de pierre à notre technologie.
En quelques dizaines d’années, nous connaissons un modernisme que nous croyons sans précédent et qui se manifeste sur les cinq continents, mais en même temps des communautés de chasseurs-cueilleurs subsistent.
L’explosion scientifique et technologique prend des allures exponentielles en quelques siècles. Dès lors, nous pouvons raisonnablement admettre l’existence d’une civilisation évoluée il y a quelque 12 000 ans. Mais une telle civilisation a-t-elle pu disparaître de façon soudaine ?
En ce début de millénaire, époque charnière entre l’ère des Poissons et l’ère du Verseau, nous sommes bien placés pour apprécier la fragilité d’une civilisation à haute technologie. Nous arrivons à un moment de notre histoire où tout est possible. L’homme possède les moyens de faire de notre planète une véritable oasis de paix et de bonheur dans l’immensité cosmique. Mais il peut aussi réduire à néant l’humanité en usant du feu nucléaire dont il a stocké l’énergie dévastatrice. Un vent de folie pourrait détruire l’humanité.
Les scientifiques sont conscients de cette fragilité, car dans leur tentative de communication avec d’autres civilisations extraterrestres, l’une des grandes interrogations fut de savoir si la durée de vie d’une civilisation technologique serait suffisamment longue pour permettre d’établir une liaison radioélectrique aller-retour.
Mais rien ne permet d’envisager une telle fin pour l’Atlantide. Certains auteurs ont considéré que les Atlantes possédaient une grande puissance technologique, allant même jusqu’à penser que c’est une mauvaise utilisation des cristaux qui serait la cause de leur autodestruction. Mais les textes de Platon ne font aucune allusion à une telle évolution technologique. C’est la fin du Critias qui nous éclaire : « Tant que les Atlantes faisaient preuve de sagesse, tant que les rois restaient attachés aux principes divins, ils supportaient le fardeau de leur richesse. » Autrement dit, ce qui a porté l’Atlantide à son apogée, c’est sa sagesse. Tant que les Atlantes respectèrent l’ordre divin, ils connurent la prospérité. L’évolution d’une civilisation ne se mesure pas à sa technologie mais à ses valeurs morales, à sa dimension spirituelle, à son « bien être » et non à son « beaucoup avoir » ; nous pourrions dire : à sa philosophie. Philosophie non pas spéculative mais prise au sens étymologique : amour de la sagesse.